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La pré-éclampsie est une maladie de la grossesse qui associe une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines.
Elle résulte d’un dysfonctionnement du placenta : le sang ne circule pas correctement entre la mère et l’enfant. De nombreux facteurs de risques sont en cause.
Qu’est-ce que la pré-éclampsie ?
La pré-éclampsie est une maladie de la grossesse qui associe :
- Une hypertension artérielle, supérieur à 140 MmHg et/ou 90 MmHg survenant après la 20ème semaine d’aménorrhée (20 S.A = 18 semaines de grossesse, ce qui correspond au milieu du 2ème trimestre), mesurée à deux reprises.
- Une concentration des protéines supérieure à 0,3 g/24h dans les urines, alors que celles-ci en contiennent normalement peu. C’est la protéinurie.
Pourquoi la tension artérielle s’élève -t-elle ?
La tension artérielle s’élève pour améliorer la pression de perfusion du fœtus. C’est une réaction au dysfsonctionnement du placenta.

- Qu’est-ce qu’une pré-éclampsie sévère ?
Une pré-éclampsie est dite sévère si un des éléments suivants est présent :
- Hypertension artérielle sévère (supérieure à 160 MmHg et/ou 110 MmHg ou non contrôlée par le traitement),
- Altération importante de la fonction rénale : protéinurie supérieure à 3g/24h ou diminution du volume des urines ou augmentation de la créatinine urinaire,
- Augmentation sanguine des enzymes du foie,
- Baisse des plaquettes sanguines (c’est la « thrombopénie »),
- Douleur abdominale épigastrique en barre intense ou persistante,
- Douleur thoracique, essoufflement, œdème aigu pulmonaire (accumulation de liquide dans les poumons),
- Maux de tête (« céphalées ») sévères ne répondant pas au traitement , troubles visuels (« phosphènes ») ou auditifs (« acouphènes ») persistants.
- Quels sont les risques de la pré-éclampsie ?
La plupart des mamans présentant une pré-éclampsie déclarent la maladie en fin de grossesse, à la fin du 3ème trimestre : il s’agit souvent de pré-éclampsies peu sévères, guérissant sous traitement, n’engendrant pas de conséquences importantes pour le bébé, et résolutives dans les 7 jours qui suivent l’accouchement.
Mais certaines présentent malheureusement des pré-éclampsies sévères, pouvant engendrer deux types de complications :
- Maternelles : caillots dans les veines (« maladie veineuse thrombo-embolique »), hémorragie de la délivrance, HELLP syndrome (baisse des plaquettes et cytolyse hépatique), décollement prématuré d’un placenta normalement inséré, convulsions (« éclampsie », 1 naissance sur 3000) voire décès dans de très rares cas.
- Fœtales : prématurité (parfois, on ne peut pas attendre jusqu’au terme pour faire naître l’enfant), retard de croissance intra-utérin.
L’enjeu principal que notre équipe de gynécologie-obstétrique au Val d’Ouest garde en tête tout au long de votre grossesse est, entre autres, de dépister cette maladie et de distinguer les pré-éclampsies peu sévères pouvant être surveillées des plus sévères nécessitant une prise en charge active.
- Mais pourquoi la pré-éclampsie survient-elle ?
On ne sait pas exactement pourquoi le placenta se met à dysfonctionner. Ce dernier joue son rôle correctement pour 20 S.A puis les échanges se détériorent selon des mécanismes complexes d’hypoperfusion et d’hypoxie ré-oxygénation libérant des molécules qui abîment les vaisseaux (« dysfonction endothéliale »). La compréhension de cette maladie a bien progressé au cours des quinze dernières années mais reste largement à explorer.
On connaît mieux les facteurs de risques :
- Liés à la grossesse : première grossesse, grossesse multiple (jumeaux ou plus), changement de partenaire sexuel depuis la dernière grossesse, grossesse issue d’une assistance médicale à la procréation, brève durée d’exposition au sperme (arrêt du préservatif juste avant d’être enceinte).
- Liés à la maman : terrain génétique (antécédent dans la famille), âge maternel inférieur à 18 ans ou supérieur à 40 ans, obésité avec un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 30 kg/m², antécédent personnel de pré-éclampsie, présence d’une autre maladie comme une HTA chronique, une maladie des reins, un diabète ou une maladie cardiovasculaire, syndrome des ovaires polykystiques, ou une maladie auto-immune.
- Comment la dépister ?
On recommande de mesurer chaque mois la pression artérielle en position assise, en milieu médical, après au moins 5 min de repos, si possible en utilisant un appareil électronique huméral homologué de mesure de la pression artérielle, ainsi que d’effectuer une recherche de de protéinurie (protéines dans les urines) une fois par mois.
- Quelle prise en charge ?
Une hospitalisation est fréquemment nécessaire pour compléter le bilan et optimiser la surveillance. On recherche alors les complications maternelles et fœtales citées plus haut. On évalue la nécessité de faire naître l’enfant de manière prématurée, conjointement avec l’équipe pédiatrique du Val d’Ouest, par césarienne ou par déclenchement. On essaie évidemment de prolonger la grossesse autant que faire se peut, en restant centré sur l’intérêt de la mère et de l’enfant.
- Les traitements
On associe des traitements antihypertenseurs, destinés à faire baisser la tension artérielle par voie orale ou par voie injectable. On prévient les risques de la prématurité à l’aide d’une corticothérapie anténatale dont le but est d’aider le bébé notamment au plan respiratoire en cas de naissance prématurée. Enfin, chez certaines patientes, on utilise du sulfate de magnésium pour protéger la maman et le bébé d’éventuelles conséquences d’une naissance avant 33 S.A.
- Bon à savoir
Cette maladie peut en partie être prévenue chez celle qui l’ont déjà présentée par une prise quotidienne d’aspirine à faible dose (dose nourrisson), à débuter en début de grossesse. Ceci est à discuter avec votre gynécologue-obstétricien.
- Sources
- Ameli.fr
- Aurore-perinat.org – réseau des maternités de la région Auvergne – Rhône-Alpes
- Lecarpentier É, Vieillefosse S, Haddad B, Fournier T, Leguy MC, Guibourdenche J, Tsatsaris V. Placental growth factor (PlGF) and sFlt-1 during pregnancy: physiology, assay and interest in preeclampsia. Ann Biol Clin (Paris). 2016 Jun 1;74(3):259-67. English. doi: 10.1684/abc.2016.1158. PMID: 27237799.
- HTA ET GROSSESSE, Consensus d’Experts de la Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA)
- Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français